dimanche 16 septembre 2012

The Queen's Letter...


Dear Corinne
Pour ceux d'entre vous qui ne seraient pas en mesure de saisir toutes les finesses de la langue anglaise, je vais tenter de traduire directement ces quelques mots qui ne sont ni de moi, ni d'un quelconque membre de la famille ou ami, mais… de sa majesté la reine d'Angleterre qui, comme vous avez pu le découvrir en arrivant, nous a fait l'immense honneur d'être présente parmi nous ce soir et qui, de plus, a bien voulu me remettre tout à l'heure ce billet qui était contenu dans une enveloppe vert pastel, sertie de petits brillants. 
Dear Corinne
Chère Corinne
J'ai beaucoup regretté de ne pas avoir pu participer à la célébration de votre 40e anniversaire, qui s'était déroulé, m'a-t-on dit, en respectant la plus pure tradition du pique-nique britannique, dans les dunes d'un endroit que vous appelez la pointe d'Agon, je crois.
 Je sais qu’il y avait là une assemblée de la plus grande élégance, regroupant des ladies avec robe et chapeau comme nous les aimons à la cour royale d'Angleterre et des gentlemen en kilt dont je dois vous avouer avoir épinglé quelques photographies sur les murs de mon château de Balmoral.
Je suis donc très heureuse de participer à votre 50e anniversaire et d’être parmi vous ce soir.
 Tout d'abord, un mot pour vous avouer que je suis particulièrement satisfaite de constater qu'aucune des personnes présentes n'est déguisée en officier SS ou ne s’est présentée entièrement nue. J'en déduis donc que mon petit-fils Harry n'a pas été invité, et cela me tranquillise. 

 Corinne, je tenais à vous remercier chaleureusement pour votre action constante et convaincue pour la promotion de la culture anglaise et britannique.
Les exemples en seraient innombrables, mais pour limiter la durée de mon intervention, dont vous craignez tous qu'elle ne vienne trop empiéter sur votre soirée, je me limiterai à en citer quelques uns parmi les plus notoires.
Il y a une vingtaine d'années déjà, vous aviez pris la louable initiative d'organiser un buffet pour familiariser vos amis à la gastronomie anglaise: panse de brebis farcie, beans , gigot à la menthe, Christmas Pudding , rien ne manquait…
Vos invités s'étaient montrés curieux, intéressés, stoïques, même si la plupart n'avaient pas pu franchir l'étape reine: je veux bien entendu parler de la dégustation du jelly ! 
Effectivement, le lendemain matin, vous avez retrouvé, sous la plupart des chaises, des assiettes contenant ces gelées multicolores que nous affectionnons tant, mais que certains de vos invités, sans doute insuffisamment préparés à la découverte de notre dessert préféré, avaient désespérément tenté de dissimuler !
Vous aviez été réconfortée en découvrant qu'un simple jet d'eau chaude suffisait à dissoudre pour toujours les quantités non consommées.
Je suis sure, ma chère Corinne, que cette dimension écologique de notre dessert bien-aimé participera dans l'avenir à sa renommée et lui permettra un jour de vaincre l'appréhension de vos compatriotes. Nous regrettons, vous et moi, qu'aujourd'hui encore ils peinent à dépasser le stade de la dégustation de ce produit rudimentaire dénommé Flambi, je crois.
Forte de votre conviction, vous n'avez jamais baissé les bras et vous avez toujours continué à faire valoir votre part de sang anglais.
C'est avant les fêtes de Noël que vous savez attirer certaines de vos amies sur notre île de Jersey, pour leur faire découvrir par le shopping, le thé, les scones, les muffins, etc…. Cela me ravit d'autant plus que le renouvellement de votre équipe est constant, certaines de ses membres ne pouvant supporter les vents de force 9 couramment rencontrés lors de la traversée du Channel au mois de décembre.
À ce sujet, il serait bon de leur apprendre que la mer, aussi déchaînée soit-elle, n'arrête pas une véritable lady, même si cela lui coûte un sickness bag (sac à vomi) qu'elle ne pourra donc pas rapporter chez elle pour l'intégrer à sa collection des petits objets sympathiques et inutiles qu’il est d’usage de ramener  de voyage. 
Il m'a été rapporté que, malheureusement, votre culture anglo-saxonne vous valait quelques moqueries, d'autant plus cruelles qu'elles viendraient de vos propres enfants. Elles s'exerceraient principalement devant la télévision, au moment où par exemple vous devez leur rappeler que l'on prononce, sans l'ombre d'un doute, NCIS et non pas ncis.
Ainsi donc, ces quelques exemples montrent que vos efforts se heurtent trop souvent à l'atavisme lié à la prédominance du sang continental qui coule dans les veines de vos proches. 
Malgré cela, votre détermination demeure sans faille même si (comme nous aimons à le dire en Grande-Bretagne-   Nobody is perfect), un léger reproche pourrait peut-être vous être fait. 
Je fais ici allusion à votre appétence pour le rhum agricole, appétence découverte à la Guadeloupe en 2007, et qui ne vous a pas permis d'être une ambassadrice convaincue pour la diffusion de nos whiskies et de nos gins, alors que ceux-ci permettent pourtant de fabriquer tant de centenaires. 
Après cette remarque qui j’espère sera comprise comme une simple taquinerie, je vais maintenant m’éclipser car, la reine, Corinne, ce soir c’est vous !
Elizabeth



1 commentaire:

Hello !
Merci d'avance pour votre commentaire... Désolée pour le petit jeu de "vérification de mots", mais des spams empoisonnent mon blog depuis quelques temps, c'est la seule solution pour éliminer les robots...